L’arthrose suite à une lésion du ligament croisé

Arthrose suite à une lésion du ligament croisé

Le risque d’arthrose devient il plus élevé suite à une lésion du ligament croisé ? Plusieurs études se sont penchées sur cette question, on vous les décrypte.

L’objectif de l’étude était de déterminer la prévalence et les facteurs associés à l’arthrose du genou définie par l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ainsi que les caractéristiques de l’arthrose à l’IRM, 1 an après une reconstruction du ligament croisé antérieur (R-LCA).
Une IRM 3T a été réalisée chez 111 patients (71 hommes ; âge 30 ± 8 ans) 1 an après une R-LCA ainsi que chez 20 témoins sains appariés pour l’âge, le sexe et le niveau d’activité.

Un lien entre arthrose et lésion du ligament croisé observé

Les résultats ont démontré qu’un an seulement après une lésion du ligament croisé opérée près d’un tiers des patients présentait déjà un ou plusieurs signes d’arthrose. Une atteinte du compartiment fémoro-tibial médial et latéral a été observée sur l’IRM chez respectivement 7 (6 %) et 12 patients (11%), tandis que 19 d’entre eux (17 %) avaient des signes d’arthrose fémoro-patellaire. La trochlée fémorale était la région la plus fréquemment affectée par des lésions de la moelle osseuse (19 %), du cartilage (31 %), et par la présence d’ostéophytes (37 %).
Une méniscectomie au moment de l’intervention sur le LCA multipliait par 6,8 [IC 95 % : 2,0 à 23,3]) le risque d’avoir une arthrose 1 an plus tard. Un indice de masse corporelle (IMC) > 25 multipliait ce risque par 3. Les hommes avaient plus fréquemment des ostéophytes fémoro-patellaires (OR 6,3 [IC 95 % de 2,4 à 16,2]). Aucun des contrôles indemnes n’avaient de signe IRM d’arthrose fémoro-tibiale ou fémoro-patellaire.

Cette étude permet de conclure que seulement 1 an après une reconstruction du LCA un pourcentage important de patients présente déjà des signes IRM d’arthrose. Le compartiment fémoro-patellaire semble être particulièrement touché après R-LCA surtout chez les hommes. Le risque est considérablement accru en cas de méniscectomie et/ou d’IMC élevé.

Cela incite à envisager un suivi rapproché des patients après une rupture du LCA et fait discuter l’intérêt de mettre en route de façon très précoce des mesures de prévention de la dégradation cartilagineuse (anti-arthrosiques, viscosupplémentation) en particulier en cas de méniscectomie associée ou de surpoids.

Early Knee Osteoarthritis Is Evident One Year Following Anterior Cruciate Ligament Reconstruction: A Magnetic Resonance Imaging Evaluation
Adam G. Culvenor, Natalie J. Collins, Ali Guermazi, et al.
Arthritis & Rheumatology 2015; 67( 4): 946–955 DOI: 10.1002/art.39005